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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 18:16

Dans mon dernier bavardage qui date de vendredi, je donnais rendez-vous lundi à mes nombreux fans, avec quand même un petit " j'espère " au cas où. Sage précaution puisque je n'ai pas tenu parole et qu'on est déjà jeudi soir. 

 

Mais je plaide circonstances atténuantes.

 

D'abord, l'élection présidentielle m'a laissée épuisée, peut-être encore plus que les deux marathoniens de la finale : à force de me shooter aux sondages, débats, paroles-et-actes, je faisais une fixation maladive sur le scénario du pire, il était grand temps que ça se termine, risques d''overdose.

 

Ensuite coups de fil, mails et visites se sont succédé à un tel rythme que le temps a filé, normal vu l'actualité.

 

Et puis j'ai eu une montée de colère mardi soir quand un de mes voisins m'a dit : "  Je suis trop content de plus voir  Sarkophage mais le Hollande, il a quand même promis de régulariser TOUS les étrangers et de remettre la retraite à soixante ans pour TOUS et ça, et d'un y pourra pas, et de deux c'est pas bon ! " J'ai essayé de lui préciser que ce n'était pas exactement au programme mais il avait entendu l' UMP le seriner, pas moyen de me faire entendre, l'intox avait  marché.. . J'ai repensé à un proverbe bulgare qui m'avait bien plu quand on vivait à Sofia : "Si on raconte que  ta soeur est une pute, va donc prouver que t'as pas de soeur ! "  C'est-y pas bien dit ?

 

Enfin, enfin... le soleil est de retour  et c'est un cadeau sans prix. Après avoir planté, semé, gratté la terre en chantant Hit the road, Jack, je me suis couchée dans l'herbe et j'ai écouté les vaches du pré d'en face mastiquer les pissenlits et les pâquerettes. J'étais calme, sereine, j'avais envie de brouter, on a les bonheurs qu'on peut..

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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 10:36

 

 

Depuis deux semaines, impossible d'écrire et ce n'est pas, pour une fois, une panne d'inspiration puisque je suis en plein dans un chapitre marrant,  qui terminera sans doute mon troisième bouquin et que, pour une fois, je crois savoir où je veux aller. Non, en toute honnêteté, pas de syndrome de la page blanche, pas de blocage, au contraire une furieuse envie de continuer mon histoire mais dès que je m'y mets, le même souci me fait cliquer en urgence sur ce qui m'obsède :  l'élection ! Pourtant, j'en ai vécu d'autres... mais ce coup-ci, c'est handicapant, je n'y peux rien, je pense qu'à ça, pourvu que, c'est gagné, c'est perdu, tiens ! encore un débat, encore un article, j'y crois pas, j'espère, j'ai peur, je regarde tout, lis tout, pourvu que. EPUISANT ! Que ça finisse ! Et merde !

 

Donc je n'écris pas, frustrée, odieuse, nerveuse, stupide et ridicule. C'est l'attente.

 

J'en néglige mes devoirs envers mari et animaux et , bien sûr, il y a des effets collatéraux.

 

 

 

 

 

Par exemple, Lili, la petite bouvière bernoise de six mois, laissée à elle-même, accumule les dégâts, con comme un jeune chien, disait mon père... Je commençais pourtant à douter de sa bêtise vu que, quand on lui donne un bifteck, elle le mange,  là en plus j'admire sa créativité,  à en être presque jalouse. En une semaine, elle a achevé un parasol que le vent avait jeté par terre, déterré les beaux oignons à fleurs juste plantés, mangé des gants de jardin, toujours la main droite, inondé la maison après avoir sauté dans la mare, fouillé la poubelle, pas celle des papiers. Connaît pas les affres de l'attente, Lili,  au contraire !

 

Par exemple, je me sentirais presque responsable de l'addiction de mon mari qui passe d'un écran à l'autre, d'un journal à l'autre, annonçant, tantôt lugubre, tantôt rigolard : " Tu avais raison, c'est foutu ! " ou " Calme-toi , c'est bon ! "  Même en voiture, c'est radio sondages et on n'ose pas écouter ! Une vraie maison de dingues, heureusement qu'on vote pareil sinon ça saignerait !

 

C'est vrai que c'est super important, cette élection ! Essentiel ! Vital, disent certains.  Attention aux mots. Tout le monde en a connu des attentes autrement "vitales", devant des résultats de concours, dans les feux de l'amour, en face d'un médecin, au bout d'un couloir d'hôpital, au téléphone la nuit. Pas besoin de faire un dessin. Alors, à quoi ça rime, ce cirque ?

 

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En attendant, une petite photo de ma boule de voeux et à lundi, j'espère !

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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 16:52

En Turquie, dans un village de la mer Egée, j'ai acheté il y a longtemps un drôle d'objet. C'est une boule de terre cuite, vernissée bleu et blanc, grosse comme un pamplemousse, et percée de part en part d'un petit trou circulaire. Le marchand m'a raconté qu'il s'agissait d'une boule de voeu. D''après lui, c'était autrefois très utilisé dans la région, ça agissait un peu comme un talisman, ou un  remède de sorcier. Quand on avait très envie de quelque chose, ou de quelqu'un, mais vraiment très fort, à en crever, il fallait écrire bien clairement sur un petit papier ce grand désir qui empoisonnait l'existence. Par exemple guérir du cancer, gagner des millions, trouver l'amour, voir mourir son riche voisin heureux. Par exemple.

 

Quand c'était prêt, on allait chez un potier et on faisait fabriquer une jolie sphère d'argile,  avec un trou  juste assez gros pour y glisser  le papier de voeu, bien roulé en cigarette. Après, on avait le choix, soit lancer la boule à la mer, soit la cacher dans un endroit secret et, de toute façon,  prier très fort pour que le voeu se réalise. Et  comme je demandais bêtement si ça marchait, le marchand m'a répondu que sand doute oui, parfois, sinon on aurait arrêté le jeu, mais  la plupart du temps, non, bien sûr. Et il a ajouté : "Ce qui est important, je crois, c'est que ce soit écrit. Ce qui est écrit, c'est déjà presque vrai. Et puis, ça donne de l'espoir !"

 

J'ai toujours cet objet chez moi. J'ai passé un lien dans le trou, comme on enfilerait une perle et ma boule de voeu se balance à la fenêtre du salon.  Je ne lui ai jamais confié de petit papier, jamais demandé d''exaucer quoi que ce soit.

Je repense seulement au marchand qui  avait si bien compris la force de l'écriture. Et j'ai inventé l'histoire du roi Ali et de son "sédir".

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17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 17:00

IMG_3279.JPG

 

 

Le titre de cet article, c'est celui de mon deuxième livre, qui vient de sortir chez Les Ardents Editeurs.

 

J'ai envie d'en parler pour trois raisons.

 

D'abord, il s'agit d'un recueil de nouvelles, ce qui n'est pas si courant en France !  Chez les Anglo-Saxons ( Angleterre,   Etats-Unis , Australie ) on adore, c'est une vraie tradtion et on peut trouver toute une littérature de "short stories", histoires courtes en tous genres alors que chez nous, on est "roman", roman encore, roman toujours : c'est le goût français !. l  Mais... attention !  il y a eu récemment un frémissement en faveur de la nouvelle ( je pense à Le Clézio ) qui me donne bon espoir, pas uniquement  pour le "succès" de mon bouquin . Parce que moi, je suis grand amateur de ces textes brefs, toujours percutants, à attendre la fin  de l'histoire , cette chute qui va me laisser sonnée-charmée, et en attendant, je meurs de rire, de curiosité ou de terreur. Je trouve ça étonnant, sans concessions, faussement léger, je me régale. J'aimerais faire partager cet amour que j'ai pour les nouvelles et je ne parle pas de celles que j'écris ...enfin...pas seulement...

 

Ensuite le sujet qui m'inspire mérite d'être mentionné puisqu'il s'agit de la Turquie. Autant être prévenu, on a le droit de ne pas être intéressé, de ne pas avoir de rêve d'Orient. Et  je dois aussi préciser, pour ceux dont l'oeil s'est allumé, qu'ils ne doivent s'attendre ni à un guide des meilleurs restaurants du Bosphore ni à un manuel d'initiation à la danse du ventre.  Je ne trompe pas sur la marchandise, tourisme et exotisme ne sont pas mes seuls fonds de commerce. Mais alors... mais alors...qui va me lire ? Un élément de réponse :  mon premier roman  ALARGA ! paru en 2009, a été traduit en turc et vient de sortir à Istanbul où il marche, apparemment... en dépit, ou à cause,  d'une certaine connotation érotique ?

Il marche...!  Alors...alors ?

 

Enfin, et ce n'est pas le moins important, j'ai passé vingt-cinq ans de ma vie en poste à l'étranger, dont treize en Turquie, à enseigner  littérature, langue et civilisation françaises. Souvenirs , souvenirs ! Comme, à Bagdad, présenter en anglais  Mister Pouklin, Jean-Baptiste , dit Molière, à des étudiants saoudiens. Comme,  à Sofia, entendre une  Japonaise enflammée réciter Baudelaire sans pouvoir identifier  un mot.  Comme, à Tunis, recevoir un bouquet de fleurs de mon meilleur élève sur cette  déclaration " au nom de tous mes camarades , je voudrais  vous baiser ici" . Que ce soit clair, j'aime la naïveté obscène, l'absurde, le ridicule !  Si j'ajoute que je suis raide dingue  des grandes steppes au-delà de l'Europe, complètement accro des bazars d'Istanbul, Damas, Le Caire, incapable de résister à un festin de mezze, je n'aurai quand même pas  parlé de l'essentiel.

 

A bientôt !

 

 

 

 

 

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Présentation

  • : Le blog de helene
  • : Après avoir vécu treize ans en Turquie, j'ai écrit en 2009 un roman ALARGA, traduit en turc et paru à Istanbul en novembre 2011 et un recueil de nouvelles LA TABLE DU PACHA qui vient de sortir en mars 2012. En général, on me dit que c'est vraiment dépaysant, très drôle, assez érotique... et personne ne croit que je suis française...
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